"C'était le plus beau jour de ma vie, on marchait dans Thonon en dansant de joie".
La Libération de Thonon... La vieille dame qui me raconte cela avait 18 ans ce jour-là. Sa jeunesse, meurtrie par la peur, par les privations, les séparations n'aura pas connu l'insouciance.
Mes grands-parents maternels, à Cluses, m'avaient raconté cet immense soulagement, cet immense bonheur. La libération, la liberté retrouvée.
Mon père, lui, se souvient d'avoir pris sa plus grosse "avoinée" pour ses 5 ou 6 ans : il avait joué au ballon avec un soldat italien, sans savoir. Frédéric, mon grand-père, ne plaisantait pas : dans la famille, on ne parlait pas à l'ennemi.
Et ma génération, que gardera-t-elle de tout cela ?
Les feux d'artifices ?
N'oublions pas que la liberté peut se perdre à cause de l'incrédulité, par passivité. Par angélisme.