Tous les élus sauf moi ont voté favorablement à la "vidéoprotection", pour un montant se chiffrant à quelques petites centaines de milliers d'euros.
Pourtant, j'appellerais plutôt ça de la vidéo surveillance : cela fait de chaque Thononais un suspect surveillé, et cela ne protège de rien.
Je reste favorable aux caméras sur le port, parce qu'il y a des biens à protéger qu'on ne peut pas surveiller autrement pour retrouver ceux qui abîmeraient le matériel, et éventuellement dans le tunnel de la passerelle, mais c'est tout.
Pour information, dans la rue du Bataclan, là où les terroristes ont tué le vendredi 13 novembre , il y avait des caméras. Voici le témoignage d'Yves Contassot, élu à Paris, éprouvé comme grand nombre de parisiens : "il y avait des caméras à proximité mais elles n’ont pas permis de suivre les terroristes pendant leur funeste randonnée mortelle. La police a prétendu qu’elles n’étaient pas de qualité suffisante mais en réalité on sait qu’il est impossible d’avoir un agent devant chaque écran et que si une agression se produit c’est seulement le hasard qui fera qu’elle sera vue ou non. Quand on voit le coût on se dit qu’il faut mieux investir dans la prévention et le recrutement d’agents dans les services spécialisés."
Manque de chance, la veille de la délibération au Conseil municipal, un café de Thonon avait brûlé, ce qui fait qu'on a généralisé le sentiment d'insécurité provoqué par ce fait inadmissible, certes, mais isolé. Le sentiment d'être filmé, surveillé, ne donne pas du tout un sentiment de sécurité aux gens. Au contraire, cela provoque un certain malaise, un replis sur soit car tout le monde devient suspect.
Seule une présence humaine, avec sa dose de compassion et de bienveillance, donne un véritable sentiment de sécurité, et une vraie sécurité : le policier peut intervenir, venir à votre secours. Voilà qui aurait aussi permis des économies parce que les salaires restent possible à payer, alors que l'entretien des caméras vidéo peut vite être exorbitant...