Les petites choses agançantes au quotidien

On a beau être écolo, quand on a une famille, qu'on est toujours pressée, que le petit dernier se casse la figure dans les ronces et qu'il troue son pantalon déjà raccommodé, on fait comme tout le monde : on rentre dans un magasin, condamnée à en acheter un qui aura du mal à venir d'ailleurs que de Chine.
Pour la Chine, déjà, ça fait mal à la bonne conscience... quoique les chinois ne sont pas responsables de ce que leur gouvernement leur raconte depuis des dizaines d'années à propos du Tibet. Finalement, le pantalon indique "fabriqué au Bangladesh". Souhaitons qu'il n'ait pas été cousu par des enfants. Et se pose le problème du travail que les gens de chez nous n'ont plus. Mais il faudra bien se résoudre à acheter le pantalon parce que le petit dernier ne va pas pouvoir aller à l'école les fesses à l'air. Mais il y a encore le problème du transport. On croise les doigts pour que le pantalon soit venu par bateau plutôt que par avion. On enrage aussi forcément parce qu'il n'est mentionné nulle part que le coton est sans OGM. Mais on ne se fait déjà plus d'illusion : il n'a pas poussé sans pesticide...

Mais là où on hurle sans retenue, parce que là, oui Monsieur le Maire, vous pourriez nous montrer que vous êtes un petit peu écolo, puisqu'il paraît que vous l'êtes : vous pourriez rédiger un arrêté municipal pour interdire les portes laissées ouvertes tout le temps dans les magasins : surchauffés en hiver, glacés en été, les souffleries sont au dessus des portes, qui restent toujours ouvertes, par ordre de quelqu'un à Paris qui vend des fringues pour enfants tout en se moquant de leur avenir (celui des enfants, pas l'avenir des fringues, on sait tous qu'elles finiront rapidement à la poubelle, ma grand-mère disait déjà que tout était de moins en moins solide...) !